Ce Jeudi 6 Octobre, le collectif « Pas de bébés à la consigne » a lancé un mouvement de grève, pour alerter sur les dégradations des conditions de travail et d’accueil des familles dans la petite enfance. Augmenter le nombre d’enfants par professionnel, réduire l’espace dédié à chaque enfant, combler le manque de professionnels diplômés par la possibilité de recruter des gens non formés… Autant de mesures qui viennent détériorer les conditions d’accompagnement quotidien.

Il est essentiel de pouvoir proposer à chaque enfant un accueil individualisé au sein des crèches, afin de développer leur estime de soi et leur autonomie. En réduisant le nombre de professionnels en crèche, cet élément essentiel s’efface : au lieu d’être un parmi d’autres, l’enfant devient un parmi tant d’autres. Comment prendre confiance en soi en tant que tout petit quand on a l’impression d’être invisible ? Il est donc essentiel de maintenir des taux d’encadrements corrects, et de ne pas augmenter les quotas actuels. 

Aujourd’hui, un professionnel en crèche s’occupe de 5 enfants qui ne marchent pas, 8 enfants qui marchent, ou 6 enfants marcheurs et non marcheurs mélangés. Il n’est pas rare de se sentir maltraitant dans la petite enfance, par manque de disponibilité, parce que trois enfants ont faim en même temps que deux autres pleurent parce qu’ils sont fatigués. Et nous professionnels, voudrions nous faire greffer des bras supplémentaires pour pouvoir faire mieux.  Ajouter un enfant supplémentaire à ces situations ? Non ! 

La question du recrutement de personnes non formées soulève une autre problématique : le manque de reconnaissance des métiers de la petite enfance. C’est un métier infiniment riche et joyeux, mais tout aussi fatiguant et difficile certains jours. Les professionnels en poste le sont par vocation, jusqu’à ce que l’usure des journées trop compliquées les fassent parfois fuir. Rajouter à ce cocktail émotionnel quotidien des personnes non formées aux pratiques actuelles, c’est l’équivalent de rajouter de l’huile sur le feu. 

Comment, en n’ayant parfois même pas le temps d’aller aux toilettes, pourrions-nous trouver le temps de former des gens qui n’ont jamais mis les pieds en crèche ? Et comment accompagner avec bienveillance ces personnes qui n’ont probablement aucune idée de ce qui les attend, tout en assurant la sécurité psychique, physique, et émotionnelle des enfants qu’ils sont supposés accompagner ? 

Dans le groupe Tom et Josette, nous sommes persuadés que le bien-être des enfants est dépendant du bien-être des professionnels qui les accompagnent. C’est pourquoi 4 professionnels avec des formations complémentaires accompagnent quotidiennement un maximum de 14 enfants. Chaque équipe est composée de personnes motivées, passionnées par l’intergénérationnel, et ayant envie de prendre le temps d’accompagner individuellement les familles et les enfants chaque jour.

Parce que c’est en passant par des réseaux tels que Tom et Josette que nous arriverons à faire évoluer les choses, continuons à nous battre pour pouvoir à nouveau nous épanouir dans notre travail !