Accueil / Notre actualité / Différencier le manager du leader
J’ai lu un jour qu’il est important de différencier le manager du leader. En effet, là où le manager prend un poste de management et est choisi pour effectuer des tâches précises, chaque personne d’une équipe peut être un leader, et avoir développé cette capacité à emmener les équipes dans la direction qui lui tient à cœur.
J’ai pu observer de nombreuses façons d’accompagner une situation similaire, et j’ai été amenée à me poser maintes fois la question : quel manager ai-je envie d’être ? Je me suis formée sur le management, ai échangé longuement à ce sujet, jusqu’à ce qu’un jour, Tom et Josette me fasse confiance pour devenir pilote dans une de leurs micro crèche.
Avant de poser mes valises chez Tom et Josette, j’ai travaillé dans de nombreuses structures petite enfance. J’ai rencontré des bons managers, et des mauvais, des cheffaillons qui n’ont à cœur que de diviser pour mieux régner, et des managers-leaders prêts à tout pour accompagner leurs équipes dans la bonne direction.
A ce stade-là, j’en avais conclu que ce qui était important pour moi, c’était de créer une relation de confiance avec mes copilotes. Il était aussi essentiel pour moi d’être très transparente sur toutes les informations que j’aurais de mon côté, parce qu’il me semble toujours plus facile de manager une équipe qui a toutes les cartes en main pour comprendre les décisions prises. Il m’était, de plus, évident que je ne voulais pas être celle qui prend les décisions, mais plutôt celle qui mène le débat, jusqu’à une prise de décision commune.
J’avais à cœur d’être disponible, flexible, de former mon équipe, et de leur faire confiance pour leur déléguer les tâches dont elles avaient envie de se charger. Je voulais qu’elles sachent qu’elles étaient compétentes, et que j’étais là pour travailler à leurs côtés, avec quelques tâches différentes d’elle, mais jamais pour les juger, ou les surveiller. Je voulais, enfin, maintenir autant que possible un climat joyeux dans la micro crèche, dans lequel travail, vies personnelles et grain de folie cohabitent autant que faire se peut.
A ma prise de poste chez Tom et Josette, toutes ces façons de penser ont immédiatement pris plus de sens quand j’ai entendu parler de management situationnel. J’étais ravie : la façon dont j’avais envie d’accompagner les équipes était la façon dont j’allais être accompagnée par les fonctions supports, lors de ma prise de poste, et au quotidien.
Alors, au quotidien, le management situationnel ça donne quoi ?Soyons honnêtes, tout n’est pas toujours tout beau et rose. Il y a parfois des questions de confiance, de légitimité à retrouver, parce que si tout le monde peut tout faire, où est la place de la pilote ? (Tout simplement, la pilote est là pour vérifier que tout roule dans la micro-crèche, et que chaque co-pilote se sent à sa place avec les tâches qu’elle effectue).Il y a des moments de doute, en tant que manager. Est-ce que je délègue trop, ou pas assez ? (Il n’y a plus qu’à vérifier auprès de l’équipe comment elle se sent.)Il y a parfois des incompréhensions sur le partage des tâches, qui fait quoi et comment ? (C’est peut-être l’occasion de voir qu’est ce qui a généré cette situation de flou, et comment l’éviter à l’avenir, et de reposer les besoins de chaque membre de l’équipe ?)
Mais il y a aussi, un soutien, une entraide au quotidien, entre tous les membres de l’équipe. Il y a une équipe qui connait les tâches de sa pilote, et qui cherche à l’aider, soit en la déchargeant de certaines tâches, soit en s’organisant au mieux pour libérer la pilote. Il y a une relation de confiance au quotidien, avec la possibilité d’échanger sur les situations qui mettent en difficulté, pour la pilote, comme pour ses copilotes. Il y a, évidemment, une équipe qui se forme mutuellement, sur les tâches différentes, parce que le management situationnel permet à la personne aux 1001 vies professionnelles de transmettre ce qu’elle sait, sans questions de hiérarchie, et à celle qui est depuis toujours dans la petite enfance de découvrir des tâches nouvelles.
Finalement, après quelques mois à ce régime, je peux dire que pour rien au monde, je ne retournerai dans une crèche avec un management vertical. Malgré tous les doutes, les remises en question, le travail quotidien est tellement enrichissant, dans ce climat quotidien de confiance et de bonne humeur.Ce que je retiendrais le plus finalement, du management situationnel, c’est la confiance, et la transmissions des savoirs au sein des équipes. Sachant que Tom et Josette vient implanter ses crèches dans des résidences pour Josette, notamment pour qu’elles puissent transmettre leur savoir, est-ce vraiment un hasard que la transmission soit une valeur clé aussi au sein des équip’âges ?